Dieu n'a pas fait Polytechnique

Cette petite voix maintenant angoissée ; cette petite voix qui résume ses craintes, qui les compacte pour mieux les cerner, écrasant sans la moindre hésitation toute trace de syntaxe rigoureuse ; cette petite voix hurle désormais sans vergogne : « Mais on est où, bordel ? ». Oh, cette petite voix, je la connais bien. Et cette petite voix, elle peut toujours hurler, car il n’y a que moi pour l’entendre, il n’y a que moi pour l’écouter. Jamais elle ne me quitte, jamais elle ne se tait. Petite flamme intérieure, elle accompagne chaque instant de ma vie. Cette petite voix, je ne la connais que trop. Et pour cause : cette petite voix devenue profondément hystérique, c’est celle de mon propre instinct de survie. Elle, c’est lui, soudainement aux aguets, qui vient aux nouvelles. Mais voilà. Quelles nouvelles ? Dois-je lui avouer que je ne sais ni où je suis, ni comment j’y suis arrivé ? Combien de temps pourrais-je lui cacher que je ne sais pas non plus qui je suis...