Les Coupables

Documents officiels inédits sur la responsabilité de la guerre et les dessous de la paix. – Dans ce livre publié initialement en 1935, Henri Pozzi révélait les responsabilités russes de la Première Guerre mondiale et des traités de paix qui y mirent fin en ce qui concerne l'Europe centrale.« Notre opinion a été tellement saturée de mensonges officiels, s’écriait le 5 août 1921 l’un des hommes qui avaient le plus aveuglément accueilli ces mensonges durant la guerre et le plus ardemment contribué à les répandre, qu’elle ne peut pas se réveiller à la lumière et voir la vérité tout d’un coup... Elle n’y croirait pas !... Elle n’y croira que peu à peu, par degrés, à mesure que les remords ou la conscience, ou la discorde, ou simplement la vanité, auront poussé tous les témoins, les uns après les autres, à parler... Attendons encore un peu et l’on saura, l’on comprendra... même en nous passant de ce que les chancelleries auront eu le temps de détruire ou de truquer dans leurs archives... » Lambeau par lambeau, en effet, depuis vingt ans, des deux côtés de la barricade – comme une eau vive sourd à travers les pierres entassées pour l’étouffer – la vérité sur les origines et les culpabilités réelles de la guerre, sur les dessous cyniques et lamentables de la paix, s’est dégagée des légendes, des hypocrisies, des mensonges officiels du temps de la guerre.Avec une passion égale, un égal désir de convaincre l’opinion, de s’innocenter ou de se grandir à ses yeux, de libérer leur conscience ou d’accabler un adversaire – hommes d’Etat, chefs d’armée, diplomates, acteurs directs ou témoins attentifs, que la mort ou les années ont affranchi du secret professionnel, de leurs scrupules ou de leurs craintes, ont peu à peu livré leurs documents et leurs souvenirs, étalé leurs indiscrétions ou leurs aveux, éclairé la nuit...Les révolutions ont éparpillé sur la place publique, dans les pays vaincus, toutes les archives secrètes des régimes déchus, mille dossiers abominables et honteux.Sur l’avant-guerre, sur la guerre – et aussi sur cette paix dont la justice et la raison devaient tuer la guerre et dont les folies d’aveuglement, de cupidité et de violence la ramènent – chaque jour, depuis vingt ans, a apporté une précision, une clarté, une stupeur de surprise nouvelles.Tout n’a pas été dit, cependant ; tout n’a pas été produit.Les pièces essentielles, celles qui fixeraient sans appel les causes véritables, les volontés déterminantes, les responsabilités décisives de la guerre e