Le bruit de la rumeur

Descendante d’Augustin Trébuchon, soldat héros malgré lui tombé sous les feux ennemis à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de l’année 1918, fervente admiratrice de Mémé Marie-Ange sa grand-mère, la jeune Victoria élevée au lait de l’honneur, de la gloire et de la renommée, va développer consécutivement à un sens visuel limité de naissance, une ouïe parfaite qui lui donnera le don de jouer au passe-muraille, de percevoir d’une manière exacerbée le monde qui l’entoure. Adulte, devenue psychanalyste et animatrice radio en renom, elle va faire retentir au fil d’une thérapie épistolaire cette date récurrente qui aura jalonné sa vie de moments heureux mais aussi dramatiques. Et au fil de sa plume et de ses réminiscences, elle fera résonner non seulement l’éclat de ses racines ardennaises mais aussi l’écho de la Grande Guerre, le bourdonnement de la renommée, le grondement de la médisance, le tumulte de l’injustice, et le son douloureux des tragédies. Ainsi dans le froissement des liens affectifs et au cœur du bruit de la rumeur, elle trouvera à un moment donné et d’une manière surprenante le ronronnement de la paix intérieure.