« Si les hommes comprenaient la révolution aujourd’hui, elle finirait demain. » Joseph de Maistre en 1811. En réponse à de nombreuses demandes visant à savoir si les affirmations que j’ai faites dans La Révolution française ont été réfutées depuis, je saisis cette occasion pour dire que, pour autant que je sache, personne n’a tenté d’apporter la moindre preuve contraire. La presse socialiste est restée complètement silencieuse, tandis que les critiques hostiles de la presse générale se sont contentés de dire que l’ouvrage était « partial », mais sans citer de chapitre et de vers à l’appui de cette affirmation. Mon livre n’avait pas l’intention d’être le dernier mot sur la Révolution française, mais la première tentative, en anglais, de dire la vérité, et si mon point de vue sur un point essentiel s’était avéré erroné, j’aurais été parfaitement prêt à le réajuster dans les éditions suivantes. Mais aucun défi aussi honnête n’a été lancé ; mes adversaires ont préféré créer des préjugés contre mon travail en m’attribuant des opinions que je n’ai jamais exprimées. C’est ainsi qu’au moment de l’impression de ce livre, on m’a signalé que j’étais présenté comme ayant attaqué la Franc‑maçonnerie britannique. Cela ne peut avoir été dit qu’avec malice, car j’ai toujours clairement fait la différence entre la maçonnerie britannique et la maçonnerie continentale, montrant la première comme une association honorable, non seulement hostile aux doctrines subversives, mais aussi fermement partisane de la loi, de l’ordre et de la religion. (Voir La Révolution française, pp. 20 et 492.) Je suis en fait redevable à certains maçons britanniques distingués pour une aide et des conseils précieux dans mon travail, que je reconnais ici avec reconnaissance. Avant-propos Parmi tous les livres, pamphlets et articles de journaux qui sont maintenant consacrés à la révolution mondiale que nous traversons, il est étonnant de constater combien peu de recherches scientifiques sont faites sur les origines du mouvement révolutionnaire. Une explication fréquemment avancée, et, je crois, la plus fallacieuse, est que l’agitation actuelle doit être attribuée à la « lassitude de la guerre. » La nature humaine, nous dit-on, exaspérée par l’horreur prolongée du récent conflit international, est victime d’une « crise de nerf » qui trouve son expression dans le mécontentement mondial. ...