Charte des droits fondamentaux et dualité de protection des droits de l'homme en Europe

Si l’on s’accorde avec certains auteurs, « la garantie de droits effectifs et concrets, et non pas théoriques ou illusoires, est la dernière caractéristique majeure de la société démocratique » . Il y aurait de plus un « déficit démocratique » des Communautés découlant de l’absence d’un catalogue écrit et contraignant des droits fondamentaux . Il s’en suivrait que la « Communauté de droit » demeurerait pour une large part un mystère juridique : quel ordre juridique intégré pourrait se réclamer à la fois de la protection effective des droits de l’homme et n’adopter en substance qu’un catalogue de droits dénués de toute valeur, si ce n’est symbolique ? Par l’adoption de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, les trois institutions de la Communauté auraient souhaité adresser un message fort aux ressortissants communautaires : « voici les droits que nous vous reconnaissons, mais que nous ne vous permettons pas d’invoquer » .