
Dix-sept cent mille Français — du 14 août 1914 au 11 novembre 1918 — sont morts pour établir par la défaite des impérialismes germaniques une paix de justice et de liberté, la paix du droit...Ils sont morts en vain.Voici vingt ans à peine que le dernier d’entre eux est tombé, et déjà, d’une Europe plus divisée, plus troublée, plus lourde d’anxiétés, d’ambitions agressives, de haines déchaînées qu’elle ne le fut jamais, la guerre revient vers les fils de ceux qui furent les victorieux...Elle a frôlé l’Europe de si près, le 29 septembre dernier, que, d’instinct, les millions de mobilisés qui la regardaient venir, derrière chaque frontière, avaient baissé la tête — dans l’attente de l’explosion.La foudre ne s’est pas abattue...Mais l’orage qui la portait est toujours là.Il rôde autour de l’horizon, d’heure en heure plus étendu, plus menaçant et plus proche, prêt à suivre la première rafale qui le rabattra sur nous.Ni l’accord de Munich, que l’Allemagne a déchiré le 15 mars, ni les solennelles et vaines déclarations diplomatiques qui l’ont suivi, et dont aucune ne vaut le prix du papier sur lequel elles ont été tracées, ni aucune des concessions cruelles qu’il nous a fallu consentir en septembre dernier — parce que tout, alors, dans l’état d’impréparation et de faiblesse mortelles où nous avaient mis les misérables et les fous qui avaient dominé notre pays et l’avaient isolé et désarmé depuis deux ans, valait mieux que la guerre — n’ont apaisé les appétits ou assagi les forces de folie et de proie.Ils n’ont été qu’une halte au bord de l’abîme, une accalmie d’un instant avant le déchaînement de l’inévitable.Les hommes qui ont eu le courage, en Grande-Bretagne et chez nous, — Neville Chamberlain, Lord Halifax, Edouard Daladier, Georges Bonnet — de défendre et de sauver la paix, le 29 septembre, moins encore contre l’Allemagne que contre la coalition de ceux-là mêmes, parmi leurs compatriotes ou leurs collaborateurs, qui voulaient à tout prix une guerre que ni eux ni aucun des leurs n’auraient faite, ils ne pourront pas la sauver deux fois !L ’incendie qu’ils ont réussi à étouffer à Munich et qui — selon les mots mêmes de M . Edouard Daladier, le 9 décembre, à la Chambre des Députés, « aurait conduit la France à la guerre dans les pires conditions où la guerre pouvait être envisagée... » — il n’est pas éteint.Il reprendra demain ou dans un mois ou dans six...Rien ne peut plus l’empêcher maintenant de reprendre ni personne... et rien ni personne ne pourra plus l’é
Details
- Publication Date
- Oct 24, 2020
- Language
- French
- Category
- History
- Copyright
- No Known Copyright (Public Domain)
- Contributors
- By (author): Henri Pozzi
Specifications
- Pages
- 130
- Binding Type
- Paperback Perfect Bound
- Interior Color
- Black & White
- Dimensions
- US Trade (6 x 9 in / 152 x 229 mm)